Pierre-à-voir, Caroline Tapernoux,

2022 - Pierre de Salvan et miroirs

L’artiste propose une intervention composée de six monolithes en pierres de Salvan et miroirs. Cette œuvre évoque la notion de passage propre à la position géographique et stratégique de Martigny, en écho aux portes d’accès aux villes romaines et à Octodurus, aux passages des cols ainsi qu’à l’avenue, artère reliant deux sites centraux de la ville.

Cette installation honore la pierre, en tant qu’identité minérale du Valais et indissociable du paysage architectural et archéologique de la ville.

Chacun de ces monolithes a une forme différente et non définie à l’avance, conservant la roche au plus près de sa structure naturelle, laissant apparaître la rugosité et les aspérités dues à son détachement, tout comme les glaciers et l’exploitation des carrières ont sculpté le paysage de la région au cours du temps.

Ils sont également évocateurs d’un passé lointain, les mégalithes érigés au néolithique.

Les miroirs, appliqués sur l’une des faces sciées en respectant le contour de la roche, offrent un passage symbolique, pouvant évoquer les croyances populaires et les mythes. Le miroir rappelle le symbole d’une porte s’ouvrant sur le merveilleux, l’au-delà.

Disposés en vis-à-vis, les monolithes invitent les piétons à les traverser et interagir avec le dispositif sculptural urbain, de découvrir des jeux d’optique à l’infini et de susciter une multiplicité d’expériences perceptives de l’installation selon les explorations de chacun-e.

Un espace ludique est créé, où les réflexions renversent les repères spatiaux et démultiplient la réalité. Les passant-e-s ont l’opportunité de se laisser porter par une contemplation curieuse, de s’essayer à des expérimentations sensorielles et cognitives en constante transformation selon leurs déplacements, la luminosité ou les saisons. Cette œuvre offre ainsi un franchissement de frontières.

L’installation a été réalisée entièrement en Valais. Les pierres ont été extraites de la carrière de Salvan, façonnées et sciées à la carrière Saint-Léonard.